Written by Benoît Santos - Mis à jour le Oct 27, 2024
Les catholiques et les orthodoxes sont tous des chrétiens, ils croient donc au même Seigneur et en la Bible. Toutefois, ces deux religions présentent certaines différences. Le schisme de 1054 qui a marqué la rupture des Églises d'Orient et d'Occident fit à l’origine de la séparation des Églises catholiques et orthodoxes. À ce moment-là, de nombreuses divergences entre les deux religions ont fait leur apparition. Les différences se manifestent sur plusieurs domaines : les rites religieux, la façon de se comporter et un bon nombre de croyances.
Si les chrétiens catholiques et orthodoxes ont la foi en un seul Dieu et utilisent la même Bible, pourquoi existent-ils des différences dans leur culte et leur hiérarchie ? Quelles sont les raisons essentielles qui ont fait que les deux Églises se séparent ? Pourquoi ont-elles développé des traditions différentes ?
Pour tout comprendre, il faut remonter à des siècles en arrière. Afin que les chrétiens se défassent des fausses informations sur la séparation de ces deux religions, nous avons décidé de dévoiler la vérité que le sujet.
Dans cet article, nous allons développer :
- L'historique marquant de la religion catholique et orthodoxe
- Les différences sur le point dogmatique des deux religions
- Qu'en est-il de l'Immaculée conception ?
- La différence entre la croix catholique et la croix orthodoxe
- Différence théologique qui persiste entre les deux confessions
- Diverses traditions et la fête de Pâques
Si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur la différence entre la religion Catholique et Orthodoxe, voici un article qui vous partage plus d'informations :
- Le Schisme 1054 : causes de la séparation entre l'orient et l'occident
Et si vous souhaitez connaître la différence entre la religion Catholique et protestante, voici un autre article à découvrir juste ci-dessous :
L'historique marquant la religion catholique et orthodoxe
Bien avant la rupture, de grandes querelles avaient déjà commencé et entraînèrent l’éloignement de l'Église d’Orient et de l’Église d’Occident au sein de la chrétienté. Les facteurs de cet événement sont nombreux, mais ils sont surtout caractérisés par des raisons politiques comme l’invasion normande des possessions byzantines et socio-culturelles comme l’aspiration de la papauté à gérer la branche politique. Mais ces différends sont néanmoins moins importants que les conflits théologiques. Une première rupture a eu lieu le 16 juillet 1054 entre l’Église de Rome et celle de Constantinople, quand le Cardinal Humbert de Moyenmoutier a déposé une bulle excommuniant le patriarche Michel 1er Cérulaire et ses proches collaborateurs sur l’autel de la Basilique Sainte Sophie. Le patriarche a rétorqué en excommuniant à son tour le cardinal Humber, légat du Pape qui venait de mourir.
Durant l’année 1054, l’orthodoxie des 7 conciles fut alors adoptée par 4 des 5 patriarcats de l’Église indivise dont Jérusalem, Antioche, Alexandrie et Constantinople. Le seul patriarcat à l’écart fut Rome et c’est ce qu’on connaît comme le grand schisme d’Orient. En 1204, Constantinople fut prise par les croisés. Par la suite, la constitution des patriarcats latins sur le milieu grec a rompu. Cela entraîna un exil de plusieurs évêques orthodoxes. Il a fallu attendre jusqu’en fin 1965 pour que le patriarche Athénagoras 1er de Constantinople lève l’excommunication affirmée contre le cardinal Humber de Moyenmoutier. Et au même moment, le pape Paul VI leva l’excommunication prononcée contre le patriarche Michel 1er Cérulaire.
Hiérarchie
Les catholiques et les orthodoxes utilisent la même hiérarchie avec trois catégories principales : diacres, prêtres et évêques. La grande différence au niveau de la hiérarchie se porte sur le statut du Pape catholique romain. Tôt dans l’histoire chrétienne, l’évêque romain possédait une position d’honneur à cause de l’importance historique de la ville de Rome. Par contre, les orthodoxes reconnaissent le Pape, mais rejettent sa suprématie sur l’Église en général en partant du concept que personne n’est infaillible sur les questions religieuses. Au cours du 2ème millénaire, l’Église catholique romaine a développé une idée centralisée sur l’autorité spirituelle et le pouvoir. Mais l’Église orthodoxe a toujours conservé une grande part d’indépendance. En effet, cette dernière est composée d’un certain nombre d’églises autonomes. À titre d’exemple, le patriarche de Constantinople n’a pas d’autorité directe sur les autres patriarches.
Les différences sur le point dogmatique des deux religions
Les éléments dogmatiques concernent les différents points essentiels :
Le Saint-Esprit et la position du Pape
La différence concernant l'idée du Saint-Esprit est probablement la plus importante de toute. Il s’agit d’une question d’ordre ecclésiologique. Les orthodoxes croient en la monarchie du Père comme unique source de la divinité. D’après eux, le Saint Esprit et le Fils de Dieu ne sont issus que du Père. Les catholiques quant à eux considèrent que le Saint Esprit est « spiré » par le Père et le Fils. Il s’agit donc d’une « spiration » de deux êtres comme d’un seul principe.
Ensuite, il y a la primauté et l’infaillibilité du Pape. C’est d’ailleurs l’autre cause essentielle du schisme. Il s’agit de la volonté des papes à transformer une primauté morale en un pouvoir juridique direct sur les Églises. À partir du 11è siècle, la réforme grégorienne tentait de soumettre directement les évêques et les rois au pape et revendiquait l’infaillibilité du souverain pontife. Les orthodoxes considèrent le pape comme le patriarche de Rome. Ils le reconnaissent comme une primauté d’honneur et non comme Le chef de l’Église. La place du chef est pour eux réservée à Jésus-Christ. Le dogme de l’infaillibilité pontificale définie par le Concile de Vatican I en 1870 est également refusé par les orthodoxes. Selon eux, le mode de gouvernement de l’Église se base sur l’évêque, l’assemblée des évêques et le concile œcuménique. D’ailleurs, ils ont établi une organisation décentralisée et des décisions collégiales. Pour les catholiques, toute autorité vient du Pape.
Qu'en est-il des sacrements et des fins dernières ?
Les catholiques admettent l’indissolubilité du mariage. Ils défendent le l’adage « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » Pour les orthodoxes, une infidélité rend le mariage caduc. Ils ne divorcent pas stricto sensu, mais si le sacrement a été fait, le mariage peut être rompu pour cause d’infidélité. Concernant l’eucharistie, les orthodoxes croient en la présence réelle et pensent qu’il s’agit d’une consubstantiation, car ils ne raisonnent pas en matière d’objet. Ils estiment également que ce ne sont pas les paroles d’institution qui prouvent la présence réelle, mais l’épiclèse réalisée en communauté. En revanche, ils affirment que la messe romaine n’intègre pas d’épiclèse. En d’autres termes, les orthodoxes croient que c’est l’Esprit Saint qui rend corporellement présent le Christ lors d’un culte. Quant à l’ordination, les hommes mariés peuvent être ordonnés et s’ils deviennent veufs, ils n’ont plus le droit de se remarier. Pour le baptême et la confirmation, l’âge varie entre la religion catholique et la religion orthodoxe.
En ce qui concerne les fins dernières (défunts), les catholiques croient au purgatoire. Ils considèrent aussi qu’après la mort, il existe un jugement personnel définitif. De leur côté, les orthodoxes ne croient pas au purgatoire. Toutefois, ils croient que la prière de l’Église peut faire sortir des gens de l’enfer, tant que le dernier jugement n’est pas encore arrivé.
Qu'en est-il de l'Immaculée Conception ?
Les orthodoxes considèrent Marie comme Théotokos, elle représente toute l’humanité. Ils n’ont pas déterminé un dogme qui concerne la fin de la vie de la Vierge et ne prennent pas en compte l’Assomption. L’orthodoxie ne reconnaît pas l’Immaculée Conception. Ce dogme est né après le schisme et pour les orthodoxes, l’Immaculée Conception contrevient à la caractéristique universelle de sa vocation.
Pour être plus précis, le terme Immaculée Conception concerne la conception de la mère de Dieu et non celle de Jésus-Christ. Il n’est pas question de conception virginale, car Marie est le fruit de l’union de deux époux humains. Catholiques ou orthodoxes, ces deux religions acceptent le fait que Marie soit Immaculée, car elle conçoit et fait naître le Fils de du Sauveur et que c’est vraiment une grâce spéciale du Saint-Esprit. La différence vient de cette grâce. Pour les catholiques, Marie a bénéficié de cette grâce dès sa naissance, d’où le concept de l’Immaculée Conception. Mais pour les orthodoxes, elle n’obtient cette grâce qu’au moment où elle dit « Oui » pour enfanter le Fils de Dieu.
Des Églises de l’occident connaissent de terribles controverses théologiques liées à Marie à cause du dogme du péché originel. Alors qu’en Orient, les orthodoxes représentent l’humanité entière portant Dieu. Nous pouvons ajouter que les catholiques acceptent la virginité de Joseph, quant aux orthodoxes, ils pensent qu’il a été marié à une autre femme avant de devenir l’époux de Marie. Devenu veuf, il s’est remarié sans jamais avoir eu de relation charnelle avec elle. Vu sous cet angle, Marie est vierge et pas Joseph. Toutefois, les deux Églises considèrent Joseph comme un saint. D’ailleurs, les deux religions partagèrent les mêmes saints des premiers siècles jusqu’à 1054.
La différence entre la croix catholique et la croix orthodoxe ✝️ ☦️
Une différence visible à l'œil nu lorsque nous regardons l'Église catholique et l'Église orthodoxe, est la croix représentant le crucifix du Christ. En effet, le symbole de la croix catholique est représenté avec une barre mise en position verticale puis une deuxième en position latérale formant ainsi, une croix en forme de T.
La croix orthodoxe est différente, car au lieu d'avoir deux barres, la croix en a quatre. En regardant la croix orthodoxe, vous pourrez remarquer une barre se trouvant en position verticale et une deuxième en latérale comme la croix catholique. Ce qui les différencient, ce sont les deux barres supplémentaires que les orthodoxes ont ajouté : une barre au-dessus de la barre où les mains du Christ ont été clouées représentant ainsi la barre où à été inscrit le nom de Jésus. Il a été écrit : "Jésus de Nazareth, roi des Juifs" (Jean 19:19). Et en latin cela devient : "Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum", se réduisant simplement à "INRI".
La poutre inférieure de la croix orthodoxe est le repose-pied sur lequel les pieds de Jésus-Christ ont été cloués. La barre inclinée est un symbole nous rappelant les deux voleurs se trouvant crucifié à côté de Jésus. L'un d'eux, à la droite de Jésus, est monté au ciel, alors que l'autre est descendu en enfer. La barre du bas de la croix orthodoxe est une comparaison de la balance de la justice et elle montre le chemin vers l'Enfer et le Ciel. Un autre fait intéressant est qu'une croix orthodoxe d'Église peut servir de boussole, car le point supérieur du faisceau incliné montre toujours le chemin vers le nord.
Différence théologique qui persiste entre les deux confessions
Depuis une cinquantaine d’années, le dialogue prend sa place entre les catholiques et les orthodoxes. Ils avancent désormais grâce au travail de la commission mixte pour le dialogue théologique officiel entre l’Église orthodoxe et l’Église catholique établie en 1980. De nombreuses déclarations communes ont été produites dont la première est celle de Munich en juillet 1982. Entre les deux confessions, on remarque aujourd’hui qu’il existe peu de divergences de fond. Un professeur en Théologie à l’Institut orthodoxe Saint-Serge et membre du comité mixte de dialogue théologique catholique orthodoxe en France stipule que « le principal contentieux entre catholiques et orthodoxes est ecclésiologique. » Le Filioque n’est plus une raison de division depuis qu’il est possible de réciter deux formes de profession de foi durant une messe catholique. Étant reconnu uniquement par les catholiques, le conflit sur le dogme de l’Immaculée Conception est désigné comme « un problème relativement périphérique ».
Pour certains historiens, la différence ecclésiologique renvoie aux deux concepts de pouvoir instaurés au Moyen Âge : l’Église catholique romaine est devenue de plus en plus centralisée et l’Église orthodoxe s’est organisée en patriarcats. De là, on distingue deux visions de la communion : une communion dans la différence en Orient et une communion apostolique en Occident, basée sur la filiation romaine avec l'apôtre Pierre. Michel Stavrou, un théologien, admet qu’entre les deux Églises, on remarque qu’elles cherchent un équilibre de conciliarité et de primauté. Il continue de penser que l’Église catholique a fonctionné de manière verticale depuis longtemps et cette fonctionnalité a été couronnée par la proclamation du dogme de l’infaillibilité pontificale vers les années 1870. L’Église orthodoxe quant à elle a pris l’habitude de se réunir en synode pour se décider. Selon Michel Savrou, il s’agit de deux Églises assez complémentaires.
Les différentes croyances
Les croyances de l’Église catholique romaine sont rassemblées minutieusement dans le Catéchisme et ce n’est pas le cas pour l’Église orthodoxe. Toutefois, ces deux religions respectent les décisions prises par les 7 premiers conciles œcuméniques qui englobent les chefs de l’Église sur des principes clé comme :
-
La Trinité : Le Créateur est unique en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Le Père désigne le Créateur dans le ciel, Jésus-Christ symbole Dieu sur terre et le Saint-Esprit marque l’omniprésence de Dieu. Les catholiques et orthodoxes sont néanmoins en désaccord sur la manière dont l’Esprit Saint circule au sein de la Trinité. Chez les orthodoxes, c’est du Père par le Fils et chez les catholiques, le Saint-Esprit procède du Père et du Fils.
-
Jésus-Christ est à la fois humain et divin pour les deux religions.
-
Le statut spécifique de Marie. Comme nous l’avons vu précédemment, le dogme de l’Immaculée Conception chez les catholiques n’est pas reconnu comme tel chez les orthodoxes. Toutefois, la maternité divine de la toute pure Vierge Marie est toujours maintenue.
Diverses traditions et la fête de Pâques
La richesse des pratiques spirituelles de l’Église orthodoxe et de l’Église catholique est exceptionnelle. Ces deux religions ont les mêmes références en termes de sacrement : Baptême, Confirmation, Eucharistie, Réconciliation, Onction des Malades, Ordre, Mariage.
Pour ce qui concerne de la différence du signe de croix entre les deux religions, nous avons rédigés un article dédié à un sujet que nous vous invitons à découvir en cliquant sur le lien en bleu.
Quand les catholiques prient, ils adoptent une position debout ou à genou durant la messe. Chez les orthodoxes, soit ils restent debout, soit ils s’assoient. Les Popes qui dirigent les messes chantonnent, mais ne parlent pas.
Les catholiques mangent de l’hostie ou du pain azyme sans levain, tandis que les orthodoxes mangent du pain fermenté au levain. Si les catholiques ont des statues et des tableaux pour afficher les saints, les orthodoxes conservent leur tradition iconographique et ne se focalisent pas sur l’image de Jésus-Christ saignant sur la croix. Chez les orthodoxes, le baptême se fait par immersion. Les curés et Popes orthodoxes peuvent se marier et avoir des enfants. Par contre, l’Église catholique impose le célibat et interdit le mariage des prêtres et des religieuses.
Finalement, l’Église catholique utilise le calendrier grégorien depuis 1582. Le pape Grégoire XIII l’avait introduit au 15ème siècle. Les orthodoxes choisissent de conserver l’utilisation du calendrier julien, un calendrier solaire introduit par Jules César en 45 av. J.-C. Mais cela n’empêche pas les Églises orthodoxes d’adopter petit à petit le calendrier grégorien. Voilà pourquoi certaines fêtes coïncident sauf pour Pâques puisqu’ils calculent toujours ce jour en fonction de l’ancien calendrier. Cinq semaines de décalage peuvent se présenter entre le jour de la fête de Pâques chez les catholiques et les orthodoxes. Nous précisons que ces deux Églises ont des interprétations différentes sur la signification de Pâques. Les catholiques pensent que la crucifixion de Jésus a sauvé l’Homme et Jésus-Christ a lavé nos péchés. Les orthodoxes croient que le salut est obtenu par le triomphe de Jésus-Christ sur la mort dans la Résurrection.
En conclusion, dans la pratique de la foi, les différences peuvent paraître importantes, mais les catholiques et orthodoxes restent assez proches. D’ailleurs, de nombreuses tentatives ont été menées pour réunir ces deux Églises au cours des siècles et ces efforts continuent de persister jusqu’à aujourd’hui. Si vous voulez faire profiter de cet article bien détaillé sur la différence entre le catholicisme et l’orthodoxie, n’hésitez pas à le partager à vos proches.
Plusieurs personnes n'arrivent pas à faire la différence entre la croix et le crucifix. Si vous voulez connaitre la différence entre ces deux bijoux, cliquez ici, pour lire cet incroyable article que nous avons rédigé pour vous.
5 comments
merci, sincèrement maintenant je sais qui je suis, je suis catholique.
Bonjour,
Vous pourrez trouver plus d’informations sur le signe de la croix en copiant cet url juste ici :
https://croix-chretiennes.com/blogs/blog-croix-chretiennes/comment-faire-le-signe-de-croix
Merci
Merci pour ce partage mais j’aimerais bien que vous re-preciser voir la différence entre les catholiques et orthodoxe au niveau du signe de la croix.
Merci
To write a comment
Papoundi jean Bosco
Sep 10, 2023je suis bien content d’avoir compris la différence entre l’Eglise Catholique et l’Eglise Orthodoxe une différence qui n’est pas considérable prions qu’il soit un jour uns